Mégabassines : où en est la ruée vers l’or bleu ? par Martine Valo, le 18 juillet 2024
« Le gouvernement démissionnaire a montré sa volonté de développer l’hydraulique agricole, mais la justice a fréquemment annulé les autorisations de prélèvement préfectorales.
« Stop mégabassines » : une fois encore, les retenues de substitution occupent l’actualité. Alors que les opposants à ces ouvrages ont monté un « village pour la défense de l’eau », mardi 16 juillet, à Melle, dans les Deux-Sèvres, l’événement doit se terminer par deux journées de mobilisation, les 19 et 20 juillet. Pendant la campagne législative, le Nouveau Front populaire (NFP) a assuré qu’il appliquerait un moratoire sur ces réserves artificielles sitôt arrivé au pouvoir. »
En avril, en réponse aux manifestations d’agriculteurs en colère, le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, en promettait au contraire la construction d’une centaine, opérationnelles d’ici à la fin de l’année. Le gouvernement annonçait dans la foulée la création d’un fonds destiné à l’hydraulique agricole de 20 millions d’euros en 2024, 30 millions d’euros pour 2025, ainsi qu’un poste de délégué interministériel à la gestion de l’eau en agriculture pour une durée de trois ans. Martin Gutton, directeur de l’agence de l’eau Loire-Bretagne, a été nommé lors du dernier conseil des ministres du gouvernement de Gabriel Attal, le 16 juillet. »
La suite à lire ici. Des infographies très bien réalisées sur les tensions autour des projets de mégabassines dans le marais poitevin.
En résumé:
L’article du quotidien Le Monde (18 juillet 2024) examine les tensions et les développements récents autour des « mégabassines », des réservoirs d’eau géants destinés à l’irrigation en France. Malgré le soutien du gouvernement démissionnaire pour développer ces infrastructures, les projets se heurtent fréquemment à des oppositions. Le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a promis la construction de centaines de mégabassines d’ici fin 2024 et un fonds de soutien financier important.
Les opposants, regroupés dans un « village pour la défense de l’eau », organisent des mobilisations contre ces ouvrages. Une étude de l’Inrae prévoit des étés plus secs et des hivers plus pluvieux en France, ce qui rend crucial le stockage d’eau en hiver pour l’utiliser en été. Cependant, les scientifiques soulignent les incertitudes climatiques et la difficulté de prédire la fréquence de remplissage des mégabassines.
Le secteur agricole est divisé sur cette question. La Confédération paysanne critique l’inégalité d’accès à l’eau et la spéculation sur les droits d’eau. Les mégabassines font face à de nombreuses contestations, notamment dans le bassin de la Sèvre niortaise et le Marais poitevin, où des autorisations de prélèvement d’eau ont été annulées par le tribunal administratif de Poitiers.
Les défenseurs de l’environnement insistent sur une gestion équilibrée et durable de l’eau. Le futur délégué interministériel devra promouvoir une gestion raisonnée de l’eau agricole. Les mégabassines sont controversées en raison de leur impact environnemental, incluant l’évaporation, les émissions de carbone, et la prolifération d’algues.