Le rapport 2024 de l’ENS Lyon est en ligne

Le rapport 2024 de l’ENS Lyon est en ligne
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Quelques points méritent une attention particulière. Extraits!

Problématiques
Le jury rappelle comme chaque année, qu’il n’y a ni problématique imposée ni plan type et
qu’il privilégie la profondeur de la réflexion, sa cohérence et sa clarté. A ce propos, on souhaite attirer l’attention des candidates et candidats sur l’effet désastreux des problématiques à rallonge contenant plusieurs questions emboîtées et mal formulées (mauvaise maîtrise de la question indirecte/directe), et parfois vide de sens.
La formulation de la problématique est un moment du devoir particulièrement mal réussi en général : questions incompréhensibles, ou trop générales, ou ne mobilisant aucune notion géographique, ou bien encore sur lesquelles aucune réponse n’est possible de manière réaliste dans l’espace d’une dissertation de géographie à un concours bac +2.

Une dissertation est une démonstration
De nombreuses copies ne proposent pas de démonstration solide et cohérente au sein des sous-parties, consistant à présenter une idée en début de sous-partie, qui est soutenue par un exemple précis, localisé, approfondi, avec éventuellement un ou deux autres exemples non développés permettant ensuite une montée en généralité puis une transition logique vers la deuxième idée/sous-partie. La plupart des copies proposent une idée générale puis listent des exemples censés illustrer plus ou moins cette idée, mais pas du tout approfondis, ni développés, mal reliés à l’idée et sans montée en généralité ni transition vers l’idée suivante. Il y a donc une juxtaposition des exemples au sein des sous-parties mais aussi une juxtaposition des sous-parties sans que de lien logique n’apparaisse et sans qu’on saisisse la progression de la réflexion (le fait qu’une idée découle de la précédente, soit qu’elle permette d’aller plus loin dans la même grande idée, soit qu’elle soit contradictoire). Parfois les sous-parties commencent même par des exemples, avec parfois une idée qui en découle, ce qui ne correspond pas à la méthode déductive de la dissertation (une idée puis un exemple qui soutient l’idée).

Illustration
L’illustration à petite échelle n’était certes pas simple (Sylvain Kahn, Yann Richard : « Le
territoire communautaire européen. Un impensé non représentable ? » in Sylvia Brunet, Lydia Lebon, Yann Richard : Prolifération des territoires et représentations territoriales de l’Union européenne, Presses universitaires de Rouen et du Havre, pp.121 – 140, 2019) mais le jury s’alarme d’une baisse de niveau par rapport aux années passées, tant en ce qui concerne la sémiologie graphique, que la réalisation ou que la problématisation de la légende). La faiblesse d’une partie des croquis et des productions graphiques dans les copies de cette année signale peut-être un effet des différentes réformes qui se sont succédé au lycée, le croquis n’étant plus évalué qu’en contrôle continu et plus en épreuve terminale, ce qui peut créer de très grandes diversités dans l’apprentissage méthodologique. Il apparaît que nombre de candidates et candidats ne maîtrisent pas certains aspects essentiels de la production graphique (gestion des échelles, orientation, construction d’une légende etc.) et cela leur porte préjudice dans leur copie. Beaucoup de candidats semblent compléter le croquis de synthèse de manière rapide et bâclée, juste pour “rendre quelque chose” : ils se contentent de ne noter que 3-4 éléments dans la légende, souvent hors-sujet, la réalisation est peu soignée. Autant ne pas réaliser le croquis de synthèse et soigner davantage la dissertation elle-même, car cela donne une très mauvaise impression finale. Souvent le fond de carte a été utilisé pour seulement représenter les pays de l’UE par un aplat de couleur, ce qui apporte peu à la
démonstration. Le jury rappelle une fois de plus que l’illustration, si elle est vivement conseillée, n’est pas obligatoire.
De trop nombreux croquis oublient de faire figurer une échelle, et le nord. Ce n’est pas qu’une question purement formelle, qui pourrait paraître inutilement tatillonne. Dans la même copie, des croquis sans échelle de l’îlot de Lampedusa (20 km²) et de l’île de Chypre (9250 km²), par ailleurs très intéressants pour le sujet, laissent penser que la ou le candidat(e) met les deux territoires sur le même plan.
Davantage que les années précédentes, et de manière étonnante pour une question portant sur un tel territoire, le placement des pays, de l’UE / membres de Schengen / membres de l’euro etc., s’est révélé souvent très approximatif sur les cartes de synthèse : Malte ou Chypre confondus avec la Crête, confusion entre le Danemark et la Norvège, l’Irlande du Nord et l’Irlande, confusion fréquente parmi les pays baltes, quand l’enclave/exclave russe de Kaliningrad ne devient pas tout bonnement la Lituanie. Enfin, il est très inquiétant de noter que certain(e)s candidat(e)s prennent le temps de réaliser un croquis de synthèse sans jamais le mobiliser / l’intégrer dans leur développement. Les productions graphiques font partie intégrante du raisonnement.

Pour lire l’ensemble du rapport, suivre le lien ici

Joseph Viney

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